dimanche 27 juin 2010

Les Herbes folles d'Alain Resnais



Les herbes dubitatives

Le doyen du cinéma français célèbre magistralement le cinéma

Une dentiste échevelée (Sabine Azéma rayonnante et légèrement perverse) se fait chiper son portefeuille par des loubards en sortant d'un magasin. Un quinquagénaire au passé d’apparence trouble (André Dussollier, intense, troublant et juste) le récupère dans un parking et le remet au commissariat.

La dentiste téléphone le type pour lui offrir de succincts remerciements. Ce dernier, outré de si peu d’égards, développe l’obsession de rencontrer la dame. D’autant plus, comme le révélait le porte-monnaie, que les deux partagent une passion commune pour l’aviation…

Ce qui nous mènera à une espèce de ballet surréaliste sur la thématique «du désir du désir». Celui qui nait à partir de rien, se nourrit de lui-même et peut aussi changer de main : la convoitée devenant celle qui convoite.

Bref, les directions inattendues et éparses que peuvent prendre ces herbes folles qui poussent dans les champs

Récipiendaire d’un prix exceptionnel du jury à Cannes en 2009 pour l’ensemble de sa carrière et, parait-il, pour ce film, Alain Resnais a choisi cette fois de mettre en images le roman «L’incident» de Christian Gailly dont il avait adoré «l’écriture musicale».

Cinéaste d’exception, Resnais célèbre la magie du 7 ieme art avec références choisies (Magritte, l’âge d’or du cinéma de studio hollywoodien) et escrime verbal savoureux.

Cependant, bien que ces herbes folles nous décrochent plusieurs rires et nous chatouillent l’imaginaire, le cœur, pour sa part, reste bien au sec un peu déçu de ne pas y trouver son compte.

***

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ça a l'air bon! ouch, l'amour obsessionnel..épeurant.