Journaliste culturel au «Journal Métro» (ex «24 H», «Ici», «Ici et là»...) et recherchiste, je cause cd, ciné et livres entre des commentaires politiques, des entrevues et un zeste d'humour frelaté.
L’histoire d’amour entre les amateurs de boxe et Lucian Bute connaîtra un nouveau chapitre le 24 octobre prochain.
Claude André
Si «Le Tombeur» qui affiche une fiche parfaite de 19-0-0 dont 16 victoires par KO (d'où son surnom), d’origine roumaine vivait un flirt avec les Québécois depuis qu’il s’est installé chez nous il y a 4 ans, c’est désormais une véritable histoire d’amour dont il est question depuis le 19 octobre 2007.Soir où il est devenu champion du monde de l’IBF dans les catégories des supers-moyens en disposant par KO au 11ième round d’Alejandro Berrio au Centre Bell.
Bien sûr, le roumain ultra sympathique nous avait déjà démontré de quel bois il se chauffe et ses exceptionnelles qualités pugilistiques en on séduits plus d’un. Mais en s’adressant à la foule dans la langue de Molière après cette victoire éclatante, une perle de l’arme sur son nez meurtrit, l’athlète a procuré un long frisson au Québécois qui, comme chacun sait, sont de grands sensibles.
Pas seulement pour des raisons strictement sportives donc que déjà plus de 13 500 billets sont écoulés à un mois du prochain rendez-vous au domicile des Canadiens.
Pour sa première défense obligatoire du titre, une fois par année un champion doit défendre son titre contre l’aspirant le mieux classé, le bel athlète se mesurera au Mexicain (qui vit en Californie) Librado Andrade (27-1-0 21 KO). Les spécialistes prévoient une «bagarre de rue» pour ce duel qui opposera la mobilité du rapide mitrailleur Bute à l’agressif chico à la mâchoire d’acier qui a déjà vaincu l’ancien champion montréalais Otis Grant.
Parole d’homme
«En ce qui a trait aux styles, ça sera très intéressant comme combat. Andrade est un boxeur qui possède une seule vitesse : par en avant !», analyse en riant Stéphan Larouche, entraineur pour le groupe Interbox donc de Lucian Bute. «Il s’agit d’un droitier qui a 6’2 pieds est de la même grandeur que Lucian. La plupart du temps, il a été un peu négligé par les observateurs mais en raison de son acharnement et son agressivité il a fini par l’emporter. C’est un boxeur qui va dans les coups, il est très résistant et affiche une bonne condition physique. Il s’agira certainement du combat le plus éprouvant en carrière pour Lucian Bute», poursuit le réputé entraîneur qui pense que si les styles font les combats, nous auront droit à un beau mariage.
Parlant de mariage, la popularité de Bute auprès du public ne risque –t-elle pas de le déconcentrer pendant son entrainement, lui qui n’accorde pas d’entrevue, sauf une journée, afin de ne pas se laisser déconcentrer maintenant qu’il a tout à perdre ? «Il sait où aller et ses amis de la communauté roumaine font les choses pour lui lorsqu’il veut se reposer, il n’y a pas de problème de ce côté-là. Une prédiction ? Lucian pourrait devenir le premier boxeur à passer le KO à Andrade qui n’a connu qu’une seule défaite. Nous avons étudié sur vidéos les 6-7 derniers combats d’Andrade et on va exploiter des choses contre lui que personne n’a tentées encore. Évidement om garde ça pour nous. Surtout que l’adversaire s’entraîne à Montréal». Ça promet.
Le 24 Octobre au Centre Bell
20h00, finale 24h00 .
Lucian Bute vs Librado Andrade
Demi-finale Paul Clavette vs Ronald Hearns (fils du légendaire Thomas Hearns)
Présenter sur Bell TV, Canal Indigo, Showtime et dans les Cages aux sports.
Près de 4 ans après La Grand Messe et une longue tournée des deux côtés de la grande mare, les Cowboys fringants repartent pour L’expédition.
Claude André
Journée d’entrevues à La Tulipe où on monte un décor. Le lendemain, on devait lancer L’Expédition devant des centaines de fans en liesse dans ce vestige de la rue Papineau qui crèche devant une salle de bingo. Les 4 Cowboys (le batteur Dom a quitté le groupe pour des raisons obscures) sont divisés en deux groupes pour les entrevues. Marie-Anick Lépine et J-f Pauzé ont pris place devant moi sur un vieux canapé seventies. La paire semble fébrile. D’emblée, je leur fait remarquer que les auspices de L’Expéditon semblent mauvais. Le climat paraît ombragé, moins que sur le précédent mais tout de même. Marie-Annick aura tôt fait de me préciser que les chansons plus «drôles» se retrouvent sur l’autre album Sur un air de déjà vu qui paraitra en ligne dans deux semaines.
C’est que Jean-François, le prolifique auteur-compositeur, est arrivé avec une trâlée de nouvelles pièces dans sa besace et c’est le groupe, en fait Marie-Annick si j’ai bien compris, qui était chargée de l’élagage des titres histoire de constituer un tout cohérent. «Je considère qu’il s’agit de notre premier album qui se tient du début à la fin», analyse-t-elle en parlant de cet encodé qui de la naissance d’un enfant aux vieux jours relate le film de la vie, bien qu’il ne fut pas imaginé ainsi dans son processus créatif par l’auteur J-F Pauzé. Lui qui mitonnait simplement des histoires au gré des ses états d’âme qui ne sont pas, d’ailleurs, sans évoquer ceux de son mentor Renaud.
Chacun son rôle
Tant dans le ton que le choix des thématiques abordées. J-F, qui n’a jamais fait de mystère de ses penchants pour le «chanteur énervant», Richard Desjardins et Plume tient à préciser cependant qu’il n’a pas, pour sa part, passé 7 ans saoul mort à la Closerie des Lilas. Mais il est fière d’annoncer que Renaud avait fait des Cowboys son coup de cœur 2007 sur son site Internet.
Sans doute aimera-t-il, tout comme les milliers de fans d’ici et de France, ce nouvel album où les arrangements de Marie-Annick Lépine s’avèrent particulièrement réussis. «Ça super bien été parce que ça fait douze ans que je fais cela et le même nombre d’années que nous somme ensemble. J’ai essayé de me faire présente seulement lorsque cela s’avérait nécessaire en appuyant les propos sans jamais dénaturer les chansons qui, au départ, avec la façon dont Jean-François écrit, sont très belles guitare/voix. Mon défi était de savoir où m’arrêter. Chose que je n’avais pas comprise avant cet album là. Mon travail était de faire en sorte que la chanson semble durer 1 minute et demie même si elle fait 4 minutes 50», explique la violoniste du groupe qui se réfère à l’expérience de son album solo pour expliquer d’où la lumière est venue.
D’ailleurs, celle qui tentait de placer des chansons sur les albums précédents affirme avoir compris, à l’instar des autres membres (sauf l’ex Dom ?), que l’identité des Cowboys, leur discours, relève de l’écriture de Jean-François. Cela amenuiserait la possibilité d’éventuels conflits imputables aux disparités économiques puisque les autres membres ne touchent pas de redevances sur les chansons. «Ça ne crée pas de frictions car chacun des membres du groupe a compris son rôle», explique Marie-Annick. Les voilà donc bien armés pour attaquer cette nouvelle expédition. Hue Cocotte.
Questions à Jean-François Pauzé
Un album pessimiste ? Beaucoup moins que La Grand Messe qui était pessimiste et sombre et m’a démoralisé moi-même à un point tel que j’étais écœuré de faire de la tournée tellement je trouvais les tounes darks. Cet album est à mon sens beaucoup plus rayonnant et porteur d’espoir. La chanson «Droit devant», qui ouvre l’album, donne le ton. Si elle s’adresse à un enfant, dans les faits, il s’agit d’un regard sur moi-même. C’est un peu une lettre à moi-même que je me suis écrite.
Et si tu deviens cynique lorsque tu parles du bonheur comme sur «Tant qu’on aura de l’amour», est-ce parce que ce dernier te rends mal à l’aise, comme s’il était suspect? Oui, oui, c’est ça. C’est toujours plus facile d’écrire une chanson triste ou poignante, de décrire un sujet qui va mal, que de faire une bonne chanson joyeuse. Tu peux écrire une chanson drôle c’est difficile aussi mais une chanson joyeuse, là c’est le top. Et j’étais vraiment content après avoir fait celle-là. Elle est niaiseuse et joyeuse en même temps.
Le doué Angelo Esposito du Junior de Montréal tente actuellement de percer la formation des Trashers d'Atlanta.
La nouvelle équipe de hockey junior de Montréal réussira –t- elle là où ses prédécesseurs ont échoués ?
Claude André
Après les échecs successifs du Rocket de Montréal (1999 à 2003), du Collège français de Longueuil (1991 à 1994) et du Canadien junior de Verdun (1984 à 1989), la nouvelle équipe de hockey de calibre junior de Montréal espère se tailler une place sur l’échiquier sportif.
Bien qu’elle ait perdu ses deux premiers matchs (3-2 contre les Remparts de Patrick Roy ! et 4-2 face aux Huskies de Rouyn-Noranda), la nouvelle formation montréalaise qui arbore le blanc et le bourgogne a néanmoins joué à son domicile de l’Auditorium de Verdun devant 3 780 spectateurs la première fois alors que 2660 personnes ont occupé les 4000 sièges disponibles la seconde. Et non, contrairement à ce que certains semblaient appréhender, on ne semble avoir rapporté aucun massacre à la tronçonneuse ou autres incidents disgracieux. Bref, il s’est joué du vrai hockey pour le plus grand bonheur de ces foules plutôt familiales.
Mais le public continuera-t-il d’être au rendez-vous, là demeure la véritable question ? «Cette fois ça va fonctionner parce que nous avons déjà plus de 2000 billets de saison de vendus», nous expliquait fièrement le directeur général de l’équipe Martin Routhier quelques jours avant le début de la saison officielle. «L’autre raison principale qui nous démarquera des insuccès passés, c’est que nous, contrairement au Rocket de Montréal, nous ne sommes pas une équipe d’expansion mais bien une équipe qui a déjà du talent», poursuivait-il en parlant des anciens Fog Devils de St.John's, Terre-Neuve.
Une belle identité
Cette équipe donc, dirigée par Pascal Vincent, possédait déjà sa propre personnalité et une certaine profondeur puisque 5 de ses membres appartiennent à des clubs de la LNH dont le rapide attaquant Angelo Esposito qui a grandi à Dollard-des-Ormeaux et qui se trouve actuellement au camp d’entraînement des Trashers d’Atlanta. Le capitaine et ailier gauche Matt Fillier, pour sa part, à été repêché par les Kings de Los Angeles, le défenseur T.J Brennan pourrait éventuellement porter l’uniforme des Sabres de Buffalo tandis que l’excellent gardien Jake Allen se retrouvera peut-être sous le ciel de Saint-Louis avec les Blues auxquels il appartient.
Mais ce qui est également très intéressant, c’est qu’en plus des quelques québécois francophones qu’on y retrouve dont celui issu du camp d’essai ouvert à tous, le gardien substitut Jean-François Bérubé, le Junior de Montréal compte aussi sûr un Russe, un Allemand et… un Juif orthodoxe de Montréal, Benjamin Rubin, qui aurait reçu une permission spéciale du rabbin pour jouer les vendredis, jour du sabbat !
Avec des jeunes loups de l’informatique derrière elle, dont le propriétaireFarrel Miller, un avocat qui a fait banco en fondant Sport TV, une vitrine web du soccer planétaire, et le directeur-gérant Martin Routhier, il est fort à parier que cette nouvelle équipe saura appliquer les préceptes du marketing dont façonner une identité propre à l’équipe comme en témoigne cet hymne national version hip-hop proposé lors du match d’ouverture. Prévisions ? «Je pense qu’on se maintiendra au dessus de la barre de .500 et on s’attend à faire les séries», conclut Martin Routhier. Quand à l’avenir de l’équipe, votre avis vaut le sien.
Prochain match à Montréal : Vendredi 26 septembre à 19h30 à l’Auditorium de Verdun contre St-John.
Le prix des billets: 45$ pour les places VIP, 25$ pour une deuxième catégorie VIP et 15$ pour la moitié des sièges de l'Auditorium.
Pour son troisième album, la reine du désert nous propose un voyage en tapis d’orient entre les effluves des villes exotiques et charnelles et le soleil de la pop.
Claude André
Ton dernier album, La Rose des sables, débute avec une reprise d’un tube de Barbara Streisand, «Woman in Love», c’est le cas ? Oui, à prime abord, c’est sûr. Mais il s’agit d’une chanson que je chéris depuis que je suis toute petite et je voulais l’interpréter depuis longtemps. Je suis ravie de la faire à ce moment, où je suis rendue en tant que femme et artiste. Je lui donne toute mon émotion.
En quoi cet album se distingue de ton précédent ? Il est très ensoleillé. L’autre était très automne et pas mal intérieur. Là, j’ai l’impression que j’ai besoin de bouger, de danser, de positivisme.
On rencontre beaucoup de pays sur les musiques de cet album dont les rythmes arabo-andalous… Ah mais oui ! Cet album c’est un voyage. On y retrouve tout ce qui m’a inspiré dans mes tournées que ce soit au Moyen-Orient, à Mexico l’an passé ou en Tunisie. Ce sont des saveurs d’ailleurs que j’ai décidé d’inclure car c’est cela qui m’anime. Et c’est vrai que tout ce qui est arabo-andalou, tout ce qui est flamenco, espagnol, à la limite Portugal et fado, j’adore. Ça m’anime énormément et j’ai décidé de le partager avec les gens.
Les histoires d’amour que tu racontes en chansons sont souvent très tortueuses, est-ce que c’est ta vie qui est comme ça ? Bien c’est notre vie ! Je n’ai pas l’impression de connaître quelqu’un pour qui l’amour est simple. Moi, on ne m’a jamais dit que c’était facile ou qu’il s’agissait d’un fleuve tranquille.
Au moment du processus de création de l’album y avait-il un mot d’ordre ou les choses sont venues par elles même ? Le mot d’ordre était «liberté» je pense. J’étais très très libre et j’ai l’impression de m’être un peu plus fait confiance Claude (aveu : je craque lorsqu’elle prononce mon prénom) avec cet album ci. J’ai écrit davantage et plus en solitaire. Ce qui est une première en fait. J’ai l’impression d’être rendue là : je me fais plus confiance en tant qu’auteure et compositrice même si je suis toujours superbement entourée.
Tu as écris une chanson, «Le rallye des gazelles», où tu prends une position politique en faveur de la liberté des femmes… Oh mon dieu. La politique je laisse cela aux politiciens (rires). Oui mais à quoi fais-tu allusion, aux femmes victimes de l’excision ? À toutes ces femmes là justement. Qu’elles soient dans le monde dit civilisé et qu’elles se battent pour l’équité salariale. Que ce soit une mère monoparentale qui tente de faire de son mieux pour bien faire vivre ses enfants. Que ce soit aux États-Unis dans les quartiers chauds on en Afghanistan, il s’agit toujours de femmes qui courent vers leur liberté et cette chanson est née pour cela.
Et le port du voile, c’est quelque d’oppresseur ou de libérateur pour une femme, selon toi qui a vécu en Algérie ? Ça dépend comment on le porte. Moi, j’admire la femme qui se tient droit. Si une femme le porte en jugeant que c’est cela sa croyance…si on porte un bandana sur la tête ou une casquette à l’envers, ou un foulard, si tu es convaincu, ça va. Ce n’est pas de mes affaires.
Tu crois vraiment que ces femmes sont convaincues, qu’elles ne subissent pas la pression des hommes qui les entourent ? Il y a beaucoup de pression dans beaucoup de classes dans le monde. Moi je parle pour chez nous: si tu le portes et tu es convaincue, je respecte. Mais si on te force quelqu’un à faire quelque chose qu’il n’a pas envie de faire, que ce soit porter un foulard ou de vivre d’une certaine façon, je suis contre. Sinon, je suis pour. Mais je ne parle pas ici des gamines de 7 ou 8 ans qui portent le foulard (…).
Cet album réalisé par Michel Bruno (Richard Petit), tu le présenteras bientôt sur scène ? À partir de l’hiver prochain, je partirai pour une longue tournée. Les dates sont inscrites sur ma page Myspace. J’effectuerai ma rentrée au Grand théâtre de Québec le 18 février. J’ai tellement hâte. Sinon, on croise les doigts, car il y en plein de choses qui se trament à l’international.
Un prix pourrait être attribué à cette guichetière d'un bureau de poste parisien pour son élégance et son humour!
Cette guichetière se trouvait face à une longue file de clients mécontents, lassés d'attendre pour pouvoir enfin déposer un chèque, retirer un chéquier ou envoyer du courrier.
C'est alors qu'un client excédé, se taillant un chemin jusqu'au guichet, jette son bordereau sur le comptoir et dit : - JE DOIS encaisser ce chèque TOUT DE SUITE ! - Je suis désolée, Monsieur. Je serai heureuse de vous aider tout à l'heure; je dois d'abord m'occuper des autres clients, mais soyez sûr que votre tour viendra.
Le client ne s'en laisse pas conter. Il crie très fort de manière à ce que tout le monde l'entende : «EST-CE QUE VOUS SAVEZ QUI JE SUIS?»
Alors, sans aucune hésitation, la préposée se lève et s'adresse à tous les clients présents:
-Puis-je avoir votre attention s'il vous plaît? Sa voix résonnant dans tout le bureau. Nous avons au guichet un client qui NE SAIT PLUS QUI IL EST. Si vous êtes en mesure d'aider cette personne à trouver son identité, nous vous prions de bien vouloir l'en informer, merci.
Alors que toute la file d'attente éclate de rire, le client furibard s'exclame : «Je T'ENC***!»
Sans broncher, la guichetière sourit et dit : «Je suis désolée, Monsieur, mais pour cela aussi il faut être capable de faire la queue...»
Dick Rivers ici ? Et oui. Si son album précédent (éponyme), celui de la crédibilité, était très réussi et étonnant, avec L’Homme sans âge, entièrement écrit et composé par le jeune loup de la chanson française actuelle Joseph D’Anvers (Bashung) , la légende a connecté avec un ton quasi inquiétant pour causer des amours perdus, de la solitude, du courage et, notamment, de la vieillesse. Discussion sympa avec Monsieur «Rivières de bites» comme le surnomme Jacques Higelin. On se croise les doigts pour que le Coup de cœur trouve le budget pour l’inviter en novembre. Sinon, il effectuera une longue tournée partout au Québec au printemps 2009.
Claude André Dernier cd acheté ? Hummmm, Bonne question. C’est un album d’un groupe qui s’appelle Kill The Young (Manchester). Que chantiez-vous sous la douche ce matin ? Je ne chante pas sous la douche. Parfois, dans la voiture je chante des conneries, des trucs de Gainsbourg. Des choses comme ça quoi. Ce n’est jamais la même chose. Parfois c’est des chansons d’enfants…Des trucs pour rigoler quoi.… La chanson que vous chanteriez dare-dare à une femme pour la séduire? Là, maintenant ? «Love me tender». C’est une belle chanson quand même. Sur votre album précédent, on retrouvait des chansons écrites pour vous par Biolay, M, Mickaël Furnon de Mickey 3D, Mathieu Boogaerts et autres Francis Cabrel. Quels sont vos chanteurs français préférés? J’adore Alain Bashung. Vous savez, il a le même âge que moi. Il a d’ailleurs été mon réalisateur au milieu des années soixante-dix. Cela fait encore partie de mon double personnage : j’ai toujours été très précurseur. Depuis les débuts, je me suis toujours entouré de jeunes. En 68 j’ai collaboré avec Gérard Manset pour un album qui s’appelait «L’interrogation»… Vous n’êtes pas qu’un amateur d’Elvis comme plusieurs peuvent le croire… Attendez… ! Amateur d’Elvis oui, mais comme tout le monde. À moi, on me le colle parce que j’ai toujours dit que si Elvis n’avait pas existé, le rock and roll serait demeuré une musique de Blacks. Ce n’est pas Elvis qui a créé le rock and roll, cela existait bien avant lui et ça s’appelait le rythm and blues, mais lui il est important parce que, comme le dit Bruce Springsteen et ce pauvre John Lennon, il a fait passer cette musique qui jouait uniquement dans les radios Noires des États-Unis chez les Blancs. Donc, on existe tous, quelque part, grâce à Elvis.
Il est sans doute votre artiste anglophone préféré. Ah non, il y en a plein que j’aime. Willie Nelson, par exemple…Elvis, comment pourrais-je dire, c’est une sorte de messie. Vous voyez ? Sans lui le rock and roll serait resté une musique underground. Son importance, elle est sociale. J’aime aussi beaucoup U2, Garth Brooks, le chanteur d’opéra Josh Groban. Mes goûts musicaux très larges, ils vont de Pavarotti à Pearl Jam. J’aime les bons interprètes qui ont de la personnalité.
Et chez les femmes ? Françoise Hardy…je ne sais pas moi, citez-moi des noms. Dalida ? (Il s’esclaffe). Piaf ? Ah oui, beaucoup. Je l’ai connu d’ailleurs quand j’avais 15 ans. J’ai beaucoup été frappé par le film La Môme (La Vie en rose au Qc), parce que lorsqu’on la voit à la période qui correspond à la fin de sa vie, c’était l’époque où je l’ai connue. Ça c’est l’avantage d’avoir commencé jeune, ça m’a permis de connaître des gens absolument extraordinaires comme Piaf, Brassens, Brel. Ferré ? Oui, bien sûr.
Bonus tracks Vous êtes un habitué du Québec, vous y avez sans doute vos artistes de prédilection ? Ah oui. Un de mes chanteurs préférés demeure Patrick Normand. Je possède son DVD et tout. J’aime aussi beaucoup Isabelle Boulay.
La plus belle chanson du monde ? «La chanson de Pévert», de Gainsbourg. La chanson hommage à celle de Prévert-Kosma, «Les feuilles mortes». Oui, qui est aussi très très belle. Vous savez, à mon niveau de musique à moi, je ne peux pas avoir quelque chose de préféré. C’est toujours relié à des souvenirs. Souvent on me dit : si tu partais sur une île déserte tu apporterais quoi ? J’ai toujours dit Heartbreak Hotel d’Elvis Presley. Pourquoi ? Parce que ma vie s’est décidée sur cette chanson. Quand j’ai entendu ça, vers 12 ans et demi ou 13 ans, mon existence a été complètement chamboulée. C’est à partir de ce moment que j’ai voulu chanter. Mais ce n’est certainement pas la plus belle chanson d’Elvis. Le disque que vous auriez aimé faire Monsieur Rivers ? Il y a une chanson que j’adore de Francis Cabrel qui s’appelle «C’est écrit». J’aurais aimé l’avoir chanté. Mais je ne touche jamais aux chansons des autres, à part pour le rock and roll, où je suis bien obligé, à ma façon cependant, de reprendre quelques classiques des autres.
La song writer reprend là où elle avait laissé avec le très beau Diaporama. Entretien en vol plané.
Claude André
En quoi considères-tu Cœurs migratoires différent du précédent qui était, ma foi, très réussi ? Honnêtement, j’ai voulu aller dans la continuité mais en poussant davantage le côté folk sur le plan de l’instrumentation en utilisant, entre autres, des instruments avec lesquels je n’avais pas encore travaillé en studio : le banjo, la pedal steel, la mandoline… Donc les chansons folk ont été orchestrées de façon super traditionnelle tandis que les chansons plus planantes sont éthérées davantage. Sans parler d’album concept, peut-on dire que tu avais en tête une thématique générale, les ruptures amoureuses, au moment de l’écriture de cet album ? Je ne m’en suis pas aperçue tant et aussi longtemps que je n’ai pas eu toutes les chansons sous les yeux. Si les chansons sont souvent autobiographiques, elles sont aussi observatrices de ce qui se passe autour de moi. Tu sais, pour moi les chansons ne sont pas des histoires, je ne suis pas une raconteuse. Tu peins des chansons plutôt… Oui, il s’agit davantage de portraits, de toiles un peu impressionnistes. Je ne raconte pas quelque chose de précis. Souvent, je commence à écrire un texte et, honnêtement, je ne sais même pas où il se dirige. Si tu voyais mes cahiers de textes…: c’est écrit pêle-mêle avec des ratures ici et des flèches là. Je commence une phrase sur une page et je la termine avec un autre bout de phrase écrit deux pages plus loin. Mais je me retrouve et j’essaie de faire un tout avec ça.
Parle-nous du processus de création. C’est un album qui s’est écrit sur une période de deux ans et demi, presque trois. Parfois, une petite étincelle va faire en sorte que tu vas, par exemple, écrire une pièce super triste alors que cela n’était pas nécessairement ton émotion au départ. L’album est beaucoup écrit au «je» mais ce sont souvent les autres dont il s’agit. On y retrouve plusieurs invités aussi… Oui, Tristan Malavoy à écrit la chanson titre tandis que Martine Coupal est l’auteur du texte «Peine Perdue». Catherine Major est venu faire un tour au piano, Louis-Jean Cormier (Karkwa), qui chante en duo avec moi aussi. J’ai été très choyée. Si tu choisis à la base les bons musiciens en fonction de ce que tu souhaites apporter à ta chanson, bien le tour est joué. C’est vraiment avec cet angle là que j’ai invité les gens qui ont participé à l’album dont mon fidèle complice Jocelyn Tellier à la coréalisation. On y retrouve aussi Olivier Langevin à la guitare, Robbie Kuster et Marc-André Larocque, deux drummers qui sont super imaginatifs, Mélanie Auclair au violoncelle, Dan Thouin (piano), Jean-Guy Grenier (pedal steel), Josiane Laberge et Marie-Annick Lépine (violon) et Joe Grass (mandoline et dobro)…
Et les projets ? Cet automne, je continue la tournée Toutes les filles…Avec Ginette, Mara et Mélanie Auclair (Magnolia) on part en Abitibi. Ça va être très cool et oui nous ferons des chansons de ce nouvel album.
Mamie Suzie nous a quitté hier pour aller chanter au bar de la Dame à la faux. Me félicite de lui avoir écrit ce petit hommage tandis qu'elle était encore parmi nous, pauvres terrestres, et que TonTon Dan lui ait lu le texte sur les ondes hertziennes il y a quelques semaines.
Elle chante encore
Elle sait la colère des volcans Connait la violence du tonnerre Elle sait comment calmer l’enfant Connait les sentiers de la guerre
Elle sait la lâcheté des hommes Connait leurs signaux d’alarmes Elle sait le sourire des madones Connait la cruauté des femmes
Et pourtant, elle chante encore Comme cet oiseau face au vent Qui transporte des trésors Venus d’ailleurs, d’un autre temps
Elle sait les couleurs de misère Connait la souffrance et le sang Elle sait le goût de la pierre Connait les absences d’argent
Elle sait comment vaincre le destin Connait le courage des grands Elle sait retrouver les chemins Qui nous éloignent du néant
Et pourtant, elle chante encore Comme cet oiseau face au vent Qui transporte des trésors Venus d’ailleurs, d’un autre temps
Elle porte la noblesse des statues Comme elle a porté des enfants On peut entrevoir la vertu Dans son regard bleu diamant
Elle sait faire vibrer cette étoile Qui vient me porter sa lumière Elle est l’amour le plus loyal C’est ma reine, ma grand-mère
Louise Forestier célèbre les retrouvailles avec son fils et la vie malgré ses travers avec un album crépusculaire aux reflets d’argent.
Claude André
Égérie de la culture populaire québécoise, l’héroïne du film culte X-13 se pointe au 10ième étage d’un immeuble qui offre une vue magnifique sur la ville. Zen et rayonnante, elle touche le ventre rond de la relationniste de presse de l’index : «C’est pointu donc c’est un garçon». Plus tard, elle nous confiera, qu’à ses yeux, la plus bel avancé des rapports entre les hommes et les femmes depuis les seventies demeure l’implication attentionnée dont les pères font preuve désormais à l’endroit de leur progéniture et pour le reste «il y aura toujours des games entre les hommes et les femmes.» Mais d’emblée, le journaliste la gronde avec un sourire «Dans votre chanson d’ouverture («Pas d’choker pas d’collier»), n’auriez pas dû parler du café où l’action se déroule, l’est déjà beaucoup trop fréquenté…». Puis elle explique qu’elle a choisi d’écrire une chanson sur Jean Leloup, le Johnny de la pièce, parce qu’il représenterait à ses yeux la quintessence de l’artiste «avec tout ce que cela comporte comme dangers aussi». «Son immense talent mais aussi sa très grande fragilité» la touche profondément. Probablement qu’elle retrouve aussi en lui un certain alter ego. En tout cas, pour l’aspect provocateur sûrement (elle est derrière le révolutionnaire Ostid’show de 68), et elle se révèle assurément hyperfragile également comme en témoigne Éphémère. Ce plus récent chapitre qui bat de son cœur mais aussi de celui de son fils, plus ou moins perdu et retrouvé, qui l’a arrangé au retour de son exil californien. Exil qui évoque la célèbre chanson («California») qu’interprétait jadis sa maman. États humains Entre deux états d’âmes et une certaine aura spirituelle qui nappe des souffrances d’amour que l’on retrouve en filigrane, ce 23ième album comporte quelques sourires tels les chansons «J’aime un chien» ou «Mescal», une évocation de la révolution sexuelle. «Il s’agit d’une carte postale des années 70. J’imagine des palmiers, une plage au Mexique et ce texte derrière la carte en question. On allait beaucoup au Mexique à cette époque et il y a le clin d’œil à la dope même si je n’étais pas la championne de ces produits là». Quant aux côté plus obscur du disque, il se manifeste, notamment, avec «Ostinato». Un regard sur la dépendance affective dont le refrain ressemble à un mantra «Nous sommes toujours attirés vers le même type de personne. Nous allons toujours plus facilement vers ce que l’on connait puisque nous craignons l’inconnu. Et en amour, nous cherchons des images. Pour certains c’est le pôpa, d’autres la môman, d’autres le tempérament, à chacun ses patterns quoi. Et à un moment tu regardes ta vie et tu te dis : «ça a toujours été le même genre d’hommes». Wow ! Voila l’idée d’ostinato, qui veut dire toujours la même note.» Mais on peut en sortir parait-il en allant moins vite. «On peut découvrir quelqu’un de différent, en être surpris et se dire : «j’y vais pareil. On essaye !»
Hélas trop méconnu dans nos parages, le Belge Arno demeure une légende du rock européen encensée tant par ses pairs («Tribute to Arno») que par les amateurs de rock qui craquent pour sa voix déchirée, sa dégaine de flibustier et ses chansons délirantes. Sur chacun de ses disques, le zigoto s’est toujours affairé à reprendre soit des chansons qui le font pleurer (Brel) ou plutôt rire (Abba). À l’occasion de la publication de Covers Cocktail, on a soumis au détecteur de musique cette bête de scène qu’on ne saurait trop vous conseiller de (re)découvrir sur You Tube avec, par exemple, sa reprise de la géniale «Comme à Ostende», de Ferré/Caussimon (ci-haut).
Claude André
Album ou chanteur européen préféré ?
Ah, ça c’est difficile….. Jacques Brel.
Album américain que tu aimes le plus ?
«Blonde On Blonde», Bob Dylan.
Quelle est selon toi la plus belle chanson du monde ?
Ça dépend dans quel état on est.
En ce moment ça serait quoi ?
Aujourd’hui, c’est une chanson d’un groupe canadien qui s’appelle Arcade Fire ( !). Je suis un fan de ça, Tout l’album Funeral.
Tout à l’heure, tu me disais que tu picoles pas mal au bar du festival des films de Ostende ces jours-ci, le meilleur album pour s’enivrer c’est quoi ?
C’est Abba (rires). Dans le temps je n’étais pas fan mais maintenant j’ai un disque et quand j’entends Abba je suis heureux.
Tu prends un malin plaisir à effectuer des reprises de trucs considérés ringards comme Adamo ou Abba…
Ben, j’aime la musique hein, de toute sortes. Il faut être ouvert car, autrement, quand on aime qu’un genre de musique, on est pauvre. C’est la même chose que manger les mêmes mets tous les jours. Dans tous les genres il y a des bonnes choses. Comme la chanson de Abba que je reprends, quand on écoute le texte, c’est une chanson très triste hein.
Le meilleur album pour baiser ?
Avec Viagra ou sans (s’esclaffe de rire) ? Non, je n’ai jamais pris ça parce que ce n’est pas bon pour le cœur. Mais je n’en ai pas besoin parce que je mange beaucoup de céleris… Écoute, quand je baise, je n’écoute pas la musique. Je fais de la musique moi-même…
Un fantasme musical ?
Moi, mon rêve depuis très longtemps, c’est de faire un duo avec Mireille Mathieu. Tu sais pourquoi hein ? Parce qu’elle a unecoiffure comme une bite. Et depuis 45 ans elle n’a pas changé. La reprise de Ils ont changé ma chanson de Mélanie (Safka) que je fais avec Stéphan Eicher, au début je voulais que ce soit avec Mireille Mathieu mais elle a peur de moi.
Pourtant tu chantes «Élisa» de Gainsbourg avec Birkin et elle est toujours vivante …
Oui, mais Birkin c’est ma sœur…
Arno, qui est selon toi le plus grand rocker de tous les temps ?
Jésus Christ. Pourquoi ? Il a l’image : les longs cheveux, la barbe…C’était le premier rocker et on parle encore de lui.
Et le plus grand rocker vivant ou contemporain ?
Ben Laden !
Dernier coup de cœur musical ?
Il s’agit d’un duo de New York ; MGMT
La chanson la plus ringarde ?
«Happy Birthday To You»
Chanson la plus difficile à chanter pour toi ?
Il y en a plein, plein, plein…Disons «Figaro si, Figaro là».
La chanson qui te procure le plus d’émotions ?
«Like A Rolling Stone» de Bob Dylan.
Et la musique québécoise, tu aimes ?
Il y a un type, il était très connu dans le temps, j’adore ce mec. C’est quoi déjà son nom ? Dis-moi des noms…Il a un gros nez et des gros oreilles et des cheveux à côté comme ça… Gilles Vigneault ? Oui, c’est ça. Et Leonard Cohen ? Ah oui, j’adore. Ça c’est un des meilleurs hein.
Tu as des idoles ?
Je suis un fan de Caussimon (Jean-Roger). Parce que c’est un mec qui était un non-conformiste. Dans le temps, lorsqu’il allait à Cannes par exemple pour ses films, il jamais ne dormait dans un hôtel. Il préférait toujours rester dans son caravane avec ses chiens. Et pendant l’été, il dormait dehors sur les bancs à Barbès (quartier de Paris). J’ai rencontré son fils et j’ai parlé déjà de lui avec Michel Piccoli. C’est un mec formidable. J’aime aussi beaucoup Jacques Dutronc.
Bonus Tracks :
Puisque tu reprends Elisa, quel est ton album préféré de Gainsbourg ?
J’ai pas un disque de Gainsbourg ! Je te jure. J’ai beaucoup de respect pour le monsieur c’est très bizarre…
Sur Covers Coktails, tu chantes «Drive My Car» des Beatles, ton disque préféré du Fab Four?
Revolver.
Et pour partir sur la lune ? Like a Rolling Stone et Blonde on Blonde de Bob Dylan.
Viens de tomber sur une émission consacrée à un palmarès des 10 artistes québécois qui n’ont connu qu’un seul succès à Musimax.
En regardant cela d’un œil à la fois amusé et nostalgique, n’ai pu m’empêcher de penser à Marc Hamilton auteur de la célébrissime «Comme j’ai toujours envie d’aimer». En effet, jusqu'à la dernière minute, j’ai cru que l’animatrice allait nous annoncer qu’il était en tête dudit palmarès. J’avais tout faux, la palme est allée à Sandra Dorion et sa formation Nuance qui nous on légué le ver d’oreille des eigthies qu’était «Vivre dans la nuit N’empêche que j’ai eu une petite pensée parfumée de noirceur pour Marc, une connaissance à la fois sympa et arrogante tant il suintait de souffrances, que je croisais parfois jadis dans les heures pâles de la nuit en des endroits peu fréquentables.
Après sa pathétique sortie à l’émission Tout le monde en parle où sa conjointe s’avouait péripatéticienne, plus eu de news du cyclope sauf quelques rumeurs pour le moins tristes genre sa femme s’est barrée, enceinte d’un autre, et le type trainerait son mal de vivre de façon plus ou moins indigente.
Dire qu’il m’avait offert $ 5000 pour être le nègre de sa biographie : «La chanson qui m’a tué»…
Après avoir vu les affres de la guerre et lui-même combattu la maladie, Richard Petit en très grande forme revient faire face à la musique.
Claude André
Le journaliste se demandait à quoi s’attendre en se remémorant sa dernière rencontre avec l’artiste, il y a près d’une dizaine d’années. C’était sur l’heure du midi dans le cadre d’une conférence de presse des Francos. La chose s’était soldée tard le soir après des litres de bière. Puis il y a eu les tubes à la radio. Une carrière qui planait. Voilà qu’en 2002, son frère d’âme Dédé Fortin, celui à qui il devait tant, s’enlève la vie et on le retrouve le jour du lancement du second album de Richard. Deuil à peine surmonté, le grand Petit se retrouve face à une nouvelle tragédie : le crabe veut s’emparer de lui. Longue lutte contre le cancer puis rémission. D’ailleurs, et c’est voulu, on ne retrouve aucune allusion à la maladie sur son troisième encodé YUL, un album qui devrait cartonner.
L’accueil est chaleureux dans le resto de l’avenue Mont-Royal. Accolade. L’artiste arbore une mine joyeuse au dessus de sa superbe veste rouge aux couleurs de la Russie. C’est que notre homme, qui accepte souvent d’aller jouer pour les soldats, voyage un max. Cela lui a d’ailleurs permis de se forger des opinions biens senties sur le monde et les conflits.
Le processus de YUL
Mais causons zizique. «J’adore Globe-Trotters, la pièce d’ouverture, et ce son m’est familier. Serait-ce proche de Daho, de Daniel Darc ?». «Peut-être que tu entends Murat» révèle Petit. Bingo ! «Il a sorti un album en 1996, Dolorès, qui demeure pour moi un des plus grands albums de la francophonie. Quand j’ai entendu cela j’ai fait : ah wow ! Mais à cette époque je faisais du ska avec l’Affaire Tournesol puis avec mon premier album je voulais faire bouger les gens. Après le second album, ça ne me tentait plus de faire du ska, du rock…Je me suis dit : là je vais faire des chansons avec un texte qui est en avant et ça va groover. Ça va être sensuel, chaud, suave…», explique le frère de l’autre qui, pour sa part, n’a jamais voulu faire métier de comique même s’il est très drôle car cela exigerait trop de rigueur. Il a donc effectué mille et un boulots dont concepteur et réalisateur du célèbre Dolloraclip et était hier encore recherchiste musical à La Fureur.
S’il se souvient de l’influence lointaine de Murat, Petit demeure un mélomane averti qui communie autant à l’hôtel de la vieille chanson française qu’au motel du heavy metal ou à la chapelle du folklore, ce qui n’est quand même pas rien pour un athée… Toutefois cet album aux effluves de voyages, d’amour et de liberté demeure résolument ancré dans grande famille pop. «Je voulais faire un album sur les bases de la guitare acoustique, qu’elle soit omniprésente peu importe la forme ou le tempo. Je souhaitais aussi qu’il y ait énormément d’électronique, de sons analogues et qu’il soit symphonique avec des arrangements de cordes. Puis, finalement. J’espérais y retrouver beaucoup d’espace. Qu’il y ait de l’air afin de faciliter l’invitation au voyage», poursuit l’artiste et vidéaste (Diabolo menthe) qui proposera les 11 clips, scénarisés, qui accompagnent l’album à raison de un par semaine sur le site de «Sympatico». On a très hâte de voir ça, en particulier celui de la poignante chanson «4 minutes et 4 secondes avant la fin» qui raconte sur une guitare sobre le dernier voyage de Dédé Fortin.
Charles Aznavour Dernier monstre sacré de la chanson avec Moustaki, l’Arménien nous proposera deux albums. Le 16 septembre sera à marquer d’une pierre blanche puisque paraîtra Charles Aznavour et ses amis à l’opéra Garnier, un florilège de classiques live. Rebelote le 25 novembre avec la livraison d’un album de duos (très variété on suppose) avec, notamment, Elton John, Josh Groban et autres Placido Domingo.
Jane Birkin Après le très inspiré Fictions (2006) réalisé par Renaud Létang et dont les arrangements portent la signature de Gonzales, la muse de Gainsbourg publiera Enfants d’hiver le 18 novembre. Parions que l’élégante anglaise qui s’était entourée de Cali, Divine Comedy, Rufus Wainwright et autres Arthur H n’aura qu’à choisi parmi un collier de perles pour magnifier ces enfants de l’hiver.
Daniel Boucher Il préfère son second album La Patente mais son premier, 10 000 matins, a reçu un accueil beaucoup plus chaleureux. Après des mois de doutes, Daniel Boucher ne savait plus trop où donner de la plume. Puis, nous confiait-il en avril, la découverte du chanteur Devendra Banhart et son album Cripple Crow ainsi que les chansons de Gatineau lui ont permis de cruiser de nouveau Madame l’inspiration. Résultat le 11novembre.
Julien Clerc Deux ans après le remarquable Double enfance, Julien Clerc fera atterrir sonOù s’en vont les avions le 23 septembre. Douze chansons pilotées par sa garde rapprochée constituée des pointures Carla Bruni, Gérard Duguet-Grasser, Gérard Manset, Maxime Le Forestier, David McNeil, Jean-Loup Dabadie et Benjamin Biolay. L’opus est co-réalisé par ce dernier ainsi que Bénédicte Schmitt.
Cowboys Fringants C’est avec un nouveau batteur que les CF lanceront L’Expédition le 23 septembre. «Un album légèrement plus smooth et texturé que ce qu'on a déjà fait. Sans être un album concept, on peut affirmer qu'il y a un certain fil conducteur qui lie entre elles quelques unes des 14 chansons», dit le site des CF. Eux qui lanceront aussi «Sur un air de déjà vu » (titre sujet à changement), un autre album le même jour uniquement sur i-tune mais dispo trois semaines plus tard en format cd.
Florence K Florence prépare un album de voyages qui bien qu’il demeurera dans l’esprit musique du monde sera plus organique que ce quoi nous sommes habitués. Le swing et le jazz seront escamotés au profit des sonorités cubaines et brésiliennes et une touche de vieux blues sixties viendra coiffer le tout en français, anglais, portugais et arabe. Le 14octobre.
Lhasa Un nouveau cd de la reine des gypsies était prévu pour octobre il y a peu. On se croise les doigts
Jean Leloup Les naïfs qui ont cru que Leloup se saborderait seront heureux d’apprendre qu’il livrera, avec la complicité de Steve Hill aux six-cordes, un nouveau «disque diamant» quelque part au moment où les feuilles seront rouges. La saison nous apportera également le film Karaoke Dream, une histoire de travelo qui se fait crever les yeux, d’une pute sublime et d’un p’tit gros qui en est amoureux avec le Vietnam et Bangkok en toile de fond.
Karkwa En plus de donner la part belle au Le volume du vent et de dévoilé de nouvelles pièces, la formation phare nous offrira autant des sonorités expérimentales issues des sixties que du minimalisme à la Philip Glass. Le fidèle Mathieu Roy assurera les éclairages pour ce spectacle que l’on promet complètement différent du précédent. Le 9 octobre au Club Soda.
Ariane Moffat L’Ariane amalgamera des chansons de ses 3 albums, avec une emphase sur le dernier, parfois en versions différentes. Avec Marie-Pierre Fournier à la basse, Joseph Marchand à la guitare, Joseph Perreault à la batterie et Philipe Côté multi-instrumentiste la chanteuse qui veut tout devrait faire groover grave. Surtoutque les éclairages seront officiés par Gabriel Ponbriand en plus des projections. Le 16 septembre au Club Soda.
Tryo En collaboration avec Greenpeace, le quatuor ( !), livrera Ce que l’on sème son 4ième album, enregistrée dans une maison de Provence, le 15 septembre. Les gus devraient encore une fois nous secouer les puces avec leur approche manifestive. L’encodé distillera notamment des effluves de samba, de féminité mélancolique en bossa en plus de touches d’animisme africain et du blues pour chanter les Touaregs. Alléchant.
Cette semaine, j'ai eu le bonheur de causer avec le chanteur Arno (texte à venir jeudi prochain). Puisque nous avons évoqué avec beaucoup d'admiration Jean-Roger Caussimon, acteur, poète et chanteur, duquel il reprend la magique Comme à Ostende (Musique de Ferré), n'ai pu résisté à la tentation de vous offrir ce slam avant la lettre que je viens de découvrir. Touchant.
La célère bécane icône de l’american dream célébrera ses 110 ans au mois d’août.
Claude André
«Je n'ai besoin de personne /En Harley Davidson /Je n'reconnais plus personn' /En Harley Davidson/ Quand je sens en chemin/ Les trépidations de ma machine/Il me monte des désirs/ Dans le creux de mes reins», chantait la sculpturale et sublissime Brigitte Bardot de 1967 grâce à la plume de Gainsbourg. Lui qui avait bien compris que si la Harley incarnait et c’est toujours le cas, une certaine quintessence du rêve américain, elle dégage aussi une sulfureuse symbolique sexuelle.
Et les films cultes L’équipée sauvage (1953) qui mettait en vedette le jeune Marlon Brando, inspiré d’un fait divers qui bouleversa l’Amérique en en 1954, ainsi que le classique Easy Rider (1969) et sa célébration de la moto de style custom avec les pointures que devaient devenir Denis Hopper, Peter Fonda et Jack Nicholson, contribuèrent à la chose en plus de permettre l’éclosion d’une toute nouvelle culture de la moto qui amalgamait mode hippie, dope en tout genre et mauvais garçons.
Sans compter le révolutionnaire et très charnel Elvis Presley qui avait acheté sa propre bécane moyennant des mensualités de 50,15 $ quelque temps avant la sortie de la chanson Heartbreak Hotel qui devait le propulsé vers la gloire en 1956. Il devait d’ailleurs figuré en page couverture du magazine de Harley-Davidson, The Enthusiast, en mai 1956.
Mais si cela devait apporter la touche glamour et mythique à l’invention des 3 frères Davidson et de Mister William S Harley, la moto est surtout entrée dans les mœurs et l’imaginaire collectif amerloque après que l’armée américaine eut commandé plus 20 000 Harley Davidson pendant la Grande Guerre.
Dans les mœurs
Ainsi, les G.I qui revenaient des campagnes européennes en 1918 et qui continuèrent à se déplacer en clan, pour ne pas dire en gangs avec leur Harley, ont énormément contribué à l’édification du mythe, de l’image de marque et de ses fanatiques.
On leur doit sans une grande part des clichés, qui se sont hélas vérifiés, du biker ultranationaliste porté sa la bibinne en canette, les concours de wet t-shirt et un certain humour au ras les pâquerettes.
Paradoxes, la marque au son si particulier, qui donnait l’impression à une certaine époque, que le moteur s’étouffait avant de repartir de plus belle (alors que ses inventeurs voulaient créer la moto la plus silencieuse possible), est désormais significatif d’une certaine ascension sociale pour une couche de la population.
D’ailleurs, au gré de nos recherches nous avons découvert que le simple fait d’être titulaire d’une H-D s’avère un critère pour quelques babes sur certains sites de rencontres dont Do you look good ? «Sur une Harley, vous ne faites pas que vous distinguer, vous existez !», affirme l’auteur David K. Wright, un expert en Harley-Davidson.
Et si on croit Éric Desbiens, le président du Club de bikers Evolution de St-Calixte, la possession d’une Harley procure aussi certains bénéfices marginaux à ces messieurs en mal d’une certaine compagnie féminine. «Depuis que je me suis acheté une Harley en 2004, je n’ai plus besoin de payer pour recevoir certaines gentillesses buccales», s’esclaffe-t-il. C’est vrai ça? «C’est une blague que l’on sert aux propriétaires de japonaises pour qu’ils changent de moto. Mais disons qu’il est vrai que notre rapport aux autres se modifie considérablement. Le beau sexe est davantage attirée par la légende Harley que par une moto japonaise.» Car, une des particularités de la moto est de procurer une aura de rock star et/ou de bad boys à son propriétaire.
Et la peur permanente de se faire voler son engin ? « Moi, ça ne me dérange pas du tout. C’est sûr que lorsque je vais dans un bar, je me stationne près de la porte mais ça n’en m’empêche pas de dormir. Il faut dire aussi qu’avec la dévaluation du dollars américain on peut acquérir une bonne moto pour 15 000 $ alors qu’elle en coutait 6 000 de plus voilà deux ans», poursuit le bout en train.
Et cette satanée réputation de toujours d’huile qui s’échappe? «Lorsque les propriétaires de japonaises tentent de nous narguer en nous rappelant que la Harley a cette particularité ou leur rétorque tout de go: Non, elle ne perd pas son huile, elle marque son territoire !»
Quelques noms de personnalités propriétaires d’une Harley au Québec :
Martin Deschamps : «J’aime ça une Harley parce que ça me permet de faire le vide tout en étant concentré sur la route. Là, par exemple, j’arrive de faire une ride et c’est essentiel à mon bien être mental. On y ressent aussi un certain sentiment de puissance mêlé à un feeling de liberté» confie le rocker qui possède un modèle trois roues adapté à sa condition physique particulière. Avant de nous révéler que le film Les fous de la moto (2007) de Walt Becker avec, notamment, John Travolta, évoque très bien les univers de citoyens ordinaires et ceux des groupes criminalisés qui partagent qu’une chose commune : leur amour pour les Harley Davidson.
Nanette Workman
Marie-Chantal Toupin
Caroline Néron
Peter Mc Load
Claude Dubois
Jonas Tomalty
Steve Diamond
Deano Amadeo, guitariste d’Éric Lapointe
Yannick Marjot, présentateur de la météo et d’émissions à TQS.
La Harley au Musée
Les aficionados ont désormais leur lieu de pèlerinage puisque depuis la mi-juillet un musée est entièrement consacré à la Harley-Davidson à Milwaukee dans le Wisonsin, ville qui a vu naitre la bête à deux roues. Les trois frères Davidson et William S. Harley, alors qu’à l’origine seuls William S. Harley et Arthur Davidson voulaient créer un vélo à moteur pour se rendre plus facilement pêcher sur le Lac Michigan, ont fini par créer en 1903 un monocylindre de 410 cm3 ou 25 ci (3-1/8 d'alésage par 3-1/2 de course) qui délivrait 2 puis 3 C.V. Le cadre simple berceau a été renforcé au niveau de la colonne de direction puis recouvert d'une peinture noire dîte 'Piano-Finish Black" décorée de deux filets dorés au pinceau et d'un lettrage rouge exécutés par Janet Davidson, la tante.
Finalement, le frêle deux-roues, construit pour courir, montait les cotes sans l'aide des pédales. Trois prototypes ont construits en 1903 et vendus 200 $ l'unité. Une Harley-Davidson a fait le tour de Milwaukee à la vitesse de 25 mph effrayant au passage les chevaux et laissant pantois les habitants. Soulignons également que contrairement à son image, la Harley a gagné plusieurs compétitions de course alors qu’on y faisait participer ses différents modèles au début du siècle dernier et qu’un corps expéditionnaire commandé par le général Pershing, comprenant 8Harley Davidson équipées de mitrailleuses, a été envoyé au Mexique pour mater la guérilla du Chihuahua menée par Pancho Villa et Emilio Zapata !
La directrice du musée Harley-Davidson Stacey Schiesl anticipe une affluence annuelle de près de
350 000 personnes en provenance du monde entier. En plus des 200 motos historiques, le public peut voir ou revoir, grâce à un écran vidéo, des images mettant en scène des Harley à la télévision ou au cinéma.
Harley et musique
Harley Davidson de Serge Gainsbourg interprétée par Brigitte Bardot, 1967
Harley David son of a bitch de Serge Gainsbourg, 1984 album Love on the beat
Harley Davidson, ACDC
Le Label The Right Stuff a publié plusieurs compilations de road songs estampillées du sceau Harley Davidson que ce soit avec des standards rock, blues ou country.
Harley au cinéma
Bien que les films de motos aient déferlé à partir de 1965 avec le film Les anges sauvages de Roger Corman avec Peter Fonda et Nancy Sinatra. Long métrage qui donnait naissance aux «bikers movies», alors que le phénomène Hell’s Angels déferlait sur la côte californienne, la plupart d’entre eux demeurent de piètres qualités. Voici cependant quelques classiques.
L’équipée sauvage (1953) film culte de Lazlo Benedek avec Marlon Brando et Lee Marvin
Easy Rider (1969) film culte de Dennis Hopper avec Dennis Hopper, Peter Fonda et Jack Nicholson. Notons la superbe bande son avec notamment Born To Be Wild de Steppenwolf et If Six Was Nine de Jimmi Hendrix Experience.
Challenge One, 1971 film/documentaire de et par Steve McQueen. Classique.
Harley Davidson and Malboro Man, 1991 de Simon Wincer avec Mickey Rourke et Don Jonhson, film culte pour amateurs de…navets psychotroniques.
Auréolée de son récent chapitre L’Héritage qui a reçu de chaleureuses accolades de la part de nombreux observateurs, Renée Martel roule mille après mille sur la route depuis sa publication en mai 2008. Cette grande tournée de plus de 200 représentations la mener partout au Québec et elle y interprète, bien sûr, certaines de ses dernières chansons dont celles écrites par Charlebois, Catherine Durand, Desjardins et autres Tabra/Peluso en plus de ses immortelles comme «J’ai un amour qui ne veut pas mourir». Premier disque que vous avez acheté ?
Ah mon dieu, ça fait longtemps. Le disque qui m’a le plus marqué cependant c’était celui des Beatles : I Want to Hold Your Hand (à l’époque des 45 tours).
Parmi tous ceux que vous avez écoutés, quel est le disque que vous auriez aimé faire le plus ?
Puisque mon auteur-compositeur préféré au Québec demeure Jacques Michel, j’aurais aimé faire son Amène-toi chez nous.
Selon vous, quelle est la plus belle chanson du monde ?
Hum, Yesterday des Beatles. Et en français je dirais Amène-toi chez nous.
On dit que vous êtes la reine du country au Québec. À l’échelle planétaire ce serait qui ?
Ben voyons donc. Il n’y en a pas de reine du country. Mais ça ne me dérange pas que l’on m’appelle la reine de quoi que ce soit, car on s’en fout. Je suis juste quelqu’un qui exerce son métier.
Dans votre cœur, quelle est votre chanteuse country de prédilection ?
Ben, si on regarde cela, ça peut-être Dolly Parton ou encore Shania Twain…
Si vous aviez un fantasme musical…
(Promptement) Bryan Adams. J’aimerais beaucoup chanté avec lui. N’importe laquelle de ses chansons.
On lui dira.
Ah, oui. J’aimerais ça.
Votre dernier coup de cœur ?
Nicolas Ciccone. Il est vrai…J’aime vraiment tout ce qu’il fait ce p’tit gars là.
Votre album à écouter en roulant mille après mille sur la route ?
Ah mon dieu ! Rod Stewart. Il a toujours été mon idole depuis que je suis très très jeune. Il a pris comme un tournant il y a dix ans…Pour moi, c’est Rod Stewart. J’espère aller le voir prochainement au Centre Bell. Je l’ai vu alors qu’il était très jeune et je l’adore bien que je ne sois pas une personne qui aime particulièrement les blonds. Mais, vous savez, Rod Stewart, il n’est pas juste blond !
Et le disque que vous apporteriez pour vivre sur un ranch isolé ?
Ben, je pense que ça serait du Rod Stewart.
La chose dont vous êtes la plus fière sur le plan musical ?
Je pense que c’est mon dernier album. Je crois qu’il s’agit d’un véritable lien entre celle que je suis vraiment et ce que j’ai envie de chanter. Les auteurs de l’album m’ont procuré cette chance là.
La chose dont vous êtes la moins fière ?
Il y a des albums dont je ne suis pas fière parce qu’au moment où ils ont été fait, ce n’était le temps. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne sont pas bons mais bien que ce n’était pas le bon moment de les faire.
Le disque vous attendez le plus au Québec?
Dan Bigras. Au départ, c’est mon ami mais je suis aussi une fan, une groupie. Il sortira disque en septembre et je fais partie de cet album là. J’attends toujours avec beaucoup d’impatience également les disques de Richard Desjardins.
Et à l’échelle internationale ?
Elton John.
Un duo Aznavour/Elton John devrait paraître cet automne…
Ah oui. Lorsque Charles Aznavour est venu la dernière fois à Montréal, il y avait une madame dernière moi accompagnée de sa fille. La dame en question m’a dit qu’elle était venue pour entendre une chanson en particulier (j’ai oublié laquelle). Et bien, croyez-le ou non, au moment où la chanson commençait, j’ai entendu un branle-bas de combat en arrière. Puis les ambulanciers sont arrivés : Bang. Drette-là, la dame en question venait de mourir subitement.
Voici la version d'une question «bonus» de chimie posée à l'université de Nanterre.
La réponse d'un étudiant a été si loufoque que le professeur l'a partagée avec ses
collègues, via Internet, et c'est pourquoi vous avez le plaisir de la lire ....
Question Bonus: « l'enfer est-il exothermique 1 ou endothermique 2 ?»
(1= évacue la chaleur, 2=absorbe la chaleur)
La plupart des étudiants ont exprimé leur croyance en utilisant la loi de Boyle (si un gaz
se dilate il se refroidit et inversement) ou ses variantes.
Cependant, un étudiant eut la réponse suivante:
Premièrement, nous avons besoin de connaitre comment varie la masse de l'enfer avec le
temps. Nous avons besoin de connaitre à quel taux les âmes entrent et sortent de l'enfer.
Je pense que nous pouvons assumer sans risque qu'une fois entrées en enfer, les âmes
n'en ressortiront plus. Du coup aucune âme ne sort.
De même pour le calcul du nombre d'entrées des âmes en enfer, nous devons regarder le
fonctionnement des différentes religions qui existent de par le monde aujourd'hui.
La plupart de ces religions affirment que si vous n'êtes pas membre de leur religion, vous
irez en enfer. Comme il existe plus d'une religion exprimant cette règle, et comme les gens
n'appartiennent pas à plus d'une religion, nous pouvons projeter que toutes les âmes vont
en enfer...
Maintenant, regardons la vitesse de changement de volume de l'enfer parce que la Loi de
Boyle spécifie que « pour que la pression et la température restent identiques en enfer,
le volume de l'enfer doit se dilater proportionnellement à l'entrée des âmes ». Par
conséquent cela donne deux possibilités:
1) si l'enfer se dilate à une moindre vitesse que l'entrée des âmes en enfer, alors la
température et la pression en enfer augmenteront indéfiniment jusqu'à ce que l'enfer
éclate.
2) si l'enfer se dilate à une vitesse supérieure à la vitesse d'entrée des âmes en enfer, alors
la température diminuera jusqu'à ce que l'enfer gèle.
Laquelle choisir ?
Si nous acceptons le postulat de ma camarade de classe Jessica m'ayant affirmé durant
ma première année d'étudiant « Il fera froid en enfer avant que je couche avec toi », et en
tenant compte du fait que j'ai couché avec elle la nuit dernière, alors l'hypothèse doit être
vraie.
Ainsi, je suis sûr que l'enfer est exothermique et a déjà gelé … Le corolaire de cette
théorie c'est que comme l'enfer a déjà gelé, il s'ensuit qu'il n'accepte plus aucune âme et
du coup qu'il n'existe plus... Laissant ainsi seul le Paradis, et prouvant l'existence d'un
Etre divin ce qui explique pourquoi, la nuit dernière, Jessica n'arrêtait pas de crier
«Oh....mon Dieu !....»
(Cet étudiant est le seul ayant reçu la note 20/20)
Après Mémoires affectives, le réalisateur Françis Leclerc change complètement de registre mais conserve un parti pris pour le mémoriel.
Avec Un été… tu proposes un film très différent de ce à quoi on pouvait s’attendre de ta démarche cinématographique. Le film Mémoires affectives, mon précédent, venait d’être terminé et j’avais le goût d’un film qui fait du bien.
Tu voulais faire un feel good movie ? Pas nécessairement mais je connais Marc (Robitaille) depuis longtemps. Quand son roman (Un été sans point ni coup sûr) est sorti, je l’ai acheté et je l’ai lu. J’ai beaucoup aimé le rapport père-fils. Je ne suis pas le fan de baseball numéro 1 comme Marc Robitaille qui connaît tous les joueurs et l’alignement de chaque année.
Et sur le plan technique ? J’avais le goût de moins me perdre dans des structures de scénario fuckées avec des flashbacks. Je me suis beaucoup cassé la tête sur Mémoires et là je voulais me casser la tête autrement. Parce que c’est dur travailler avec des enfants aussi.
Mais encore… C’est un autre casse tête. Tu changes de boite. Ce n’est pas des plus gros morceaux, ils sont tous petits mais ils sont différents. Il y avait moins de ciels bleus mettons.
Film familiale et grand public, les mauvaises langues pourront dire que tu as remplie une commande commerciale ? C’est moé qui me la donne… Ça fait qu’ils diront ce qu’ils veulent. C’est fou à quel point on est catalogué au Québec. Je ne ferai pas Mémoires affectives toute ma vie. Tu fais un film et on dit : «bon, il est de même». Ricardo Trogi a réalisé un film avec trois gars pis leurs rapports avec les filles, pis après il a fait Horloge biologique. Là, il s’en vient avec un film ben ben intéressant pis on va dire : «Hein, ce n’est pas un film comme il nous avait habitué. Il n’a pas le droit». Le droit est où ?
Donc tu t’es donné une commande ? Oui. Je pense que j’ai appris à arrêter de regarder juste notre nombril. J’ai fait ça pendant cinq ans pour Mémoires affectives. C’est un long processus. Il a fallu 4 années avant qu’on le fasse ce film là. Pis un jour, je lis le roman de Marc et je me dis : «Mon dieu, c’est déjà un synopsis (Marc est aussi un scénariste). Alors je lui ai dit : qu’est-ce que tu attends, on y va…Il ne pensait pas que moi je m’intéresserais à cela et il a été emballé que ce soit le cas.» Ensuite, Téléfilm/Sodec ont embarqué assez rapidement parce qu’ils ne m’attendaient pas là. Mais le même scénario fait par quelqu’un autre aurait donné un autre film. J’aurais fait Nitro, ça aurait donné un autre film complètement différent. Moi, je demande juste le droit d’avoir une vision, non pas de carrière, mais dans chaque film. Tu sais, j’ai fait Marie-Antoinette avec Yves Simoneau, je ne pensais pas faire ça dans ma vie.
Est-ce que tu t’es donné des balises au départ afin que l’on y retrouve ta signature ? Non. Qu’on le veuille ou non, on me reconnait.
On retrouve plusieurs clins d’œil en forme de caméos. Comme la présence de l’ancien joueur et commentateur Claude Raymond ou le chanteur Dumas par exemple, c’est un de tes amis ? Oui, oui. D’ailleurs toute la trame musicale a été faite par des chanteurs qui sont des amis. Pour moi, faire un film c’est un peu ça. Tu sais, Pat Robitaille et moi, ça fait 15 ans qu’on se connaît et nous n’avions jamais eu encore l’occasion de faire un projet sérieux ensemble. Et avec Steve (Asselin, le directeur photo), notre défi à tous les deux était d’aller ailleurs que Mémoires affectives. En fait, l’idée de ce film là c’était de faire comme s’il s’agissait d’un film réalisé en 1969 qui aurait été oublié sur une tablette. Il n’aurait jamais vu le jour et là on le sort, en 2008, en ayant utilisé des procédés, des lentilles des années soixante. C’était ça notre consigne à tous le monde.
On y retrouve un plan d’un extrait de journal qui annonce que le métro vers Laval est pour bientôt alors qu’il aura fallu 40 ans ! (Rires). Ce n’est pas tout le monde qui le remarquent. Il s’agissait d’une joke avec mon assistant réalisateur. Il y a d’autres clins d’œil aussi comme le joueur professionnel Denis Boucher qui est lanceur pour les Cards dans une scène. Il y a un de mes chums trippeux de baseball qui m’a dit : «câlisse, c’est Boucher, c’est Boucher…». Moi, ça me fait rire parce que les joueurs de baseball ne sont pas mes idoles.
Qui sont-ils ? Comme modèle, je vais toujours mettre Stanley Kubrick en haut de la liste pour la simple et bonne raison qu’il a fait des films complètement différents de l’un à l’autre. J’aime aussi beaucoup Bergman (…). Tu sais, les vrais films qui nous marquent dans la vie tournent toujours autour des rapports humains.
On ne peut pas passer à côté, la télésérie sur ton père était catastrophique, qu’en penses-tu ? Tu peux ne pas m’en parler (rires). Copier-coller sur ce que j’ai dit il y a trois ans. Ça ne me tente pas de réalimenter la patente. Je suis allé en cour, c’est ben stressant pis c’est plate. Moi, ce que je trouve scandaleux c’est qu’il y a une poursuite pour, je ne sais pas trop, 3.5 millions. Je trouve qu’il y a une injustice hallucinante dans le monde dans lequel on vit : tu fais une œuvre complètement ratée et irrespectueuse de A à Z, manquée totalement, tu n’as absolument aucune conscience de ce que tu es en train de faire comme artiste, pis qu’ensuite tu poursuives les gens en disant : «c’est à cause de vous autre que ce n’est pas bon». Et si on lui donne cet argent, je trouverai aberrant de récompenser la médiocrité.
Tu comptes refaire une bio sur ton père ? Non. Mais peut-être, lorsque j’aurai la maturité pour le faire, vers l’âge de 45 ans, je filmerai son roman Le fou de l’île.
Malgré les requêtes de sa fille, les organisateur du 400ième de Québec n’ont pas daigné rendre hommage à ce géant qui est parmi les premiers à avoir créé un imaginaire québécois avant de s’éteindre à l’île d’Orléans le 8-8-88. Qu’à cela ne tienne, les Francos relèvent le gant. Sous la direction musicale de l’excellent Francis Covan, dans une mise en scène de Dominic Champagne, les Yann Perreau, Chloé Sainte-Marie, Daniel BoucherRichard Séguin, Michel Rivard, Moran, Fred Pellerin et une douzaine d’autres feront revivre l’âme du poète qui ne manquait pas d’humour. Ainsi, il répondit un jour à un journaliste français qui lui demandait si au Canada tout le monde habitait dans des cabanes : «Non, seulement les riches. Les pauvres comme moé, on vit dans les troncs d’arbres !»