vendredi 13 août 2010

Patrick Huard et Filière 13

Le cours du Huard


Trois ans après l’immense succès Les 3 p’tits cochons, Patrick Huard a eu pour mandat de recréer avec la même équipe de scénaristes et d’acteurs les conditions gagnantes pour refaire exploser le box office.


Ce film aurait pu s’appeler Certains hommes ont besoin d’aide…
Oui, exactement. C’est ça le thème du film en fait : la détresse des gars reliée à la performance, la pression et tout ça. Et le fait qu’il s’agisse de policiers, soit l’image du super mâle qui n’est pas supposé avoir de problèmes, c’est là où je trouve que les auteurs ont été brillants.

En même temps, on pourrait y voir un message sur la consommation abusive de psychotropes dans nos sociétés…
(Rires). On gèle nos souffrances. C’était la même chose avec Les 3 p’its cochons. Il n’y a pas de message. J’essaie de dépeindre quelque chose avec humour. Pis là tu te fais ton opinion là-dessus. La question se pose : ton médecin te propose de prendre une pilule, qu’est-ce que tu fais ? Tu la prends ou non? La prendre, ce n’est pas bon mais ne pas accepter que tu sois rendu là, ce ne l’est non plus, alors qu’est-ce que tu fais ? Je trouve intéressant que l’on prenne le temps de parler de ce sujet sans ce prendre au sérieux non plus. Ça reste un film d’été.

Tout à l’heure, à une table voisine, il y avait Lucien Bouchard. On ne peut s’empêcher de se dire que cela t’a sans doute fait plaisir que le «méchant » du film, bien que fictif, soit relié au scandale des commandites ?
Oui, absolument. Je pense que les nouveaux méchants sont les criminels à cravate. C’est fini Mesrine et compagnie. Cette époque est révolue. Les vrais bandits, les vrais dangereux, les vrais sales sont tellement vêtus proprement…

Parmi tes chapeaux, tu es également un auteur, une grande gueule... Est-ce que cela t’a demandé une certaine humilité que de te soumettre à un scénario écrit par d’autres ?
Comme réalisateur c’est ta responsabilité que de te l’approprier. Ensuite, tout est une question de degrés avec les auteurs. Chaque projet possède son feeling particulier. Ma façon de le voir est que l’on doit sur-écrire le film. Lui apporter une nouvelle couche. Le montage en sera une autre et chacun vas y mettre la sienne pour arriver au résultat final. C’est pareil comme un plan de maison. Par la suite, il faut choisir si on met du bois franc ou de la céramique…

Tu as déjà dit que ton idole d’acteur était Al Pacino
Oui, avec Sean Pean, De Niro, j’aime beaucoup des gars comme Philip Seymour Hoffman aussi et ce genre d’acteur là.

Comme réalisateur ?
Mon ultime idole est Clint Eastwood. J’aime beaucoup aussi ce que font David Fincher (Fight Club) et Steven Soderbergh (Ocean’s 13). Ils peuvent adapter leur style à l’histoire qu’ils racontent, ils n’ont pas qu’une seule signature (…). Ce que j’aime de Clint Eastwood, c’est qu’il a réussi à rendre le classique moderne. Je n sais trop comment l’expliquer mais il «shoote» ça de façon très classique et ça fonctionne : ses acteurs performent toujours bien, il n’y a rien qui dépasse, il raconte l’histoire de façon impeccable et il n’essaie pas de faire des effets ni de se mettre à l’avant. C’est la maturité à laquelle j’aspire un jour mais je ne suis pas rendu là.

Tu as invité Anik Jean à jouer la soupirante du personnage incarné par Claude Legault. Tu ne craignais que ce dernier, considéré comme ze sex symbol au Québec, la séduise ?
À ce moment-là, nous ne sortions pas ensemble.

Oui mais tu avais un plan !
(Il s’esclaffe). Non, ça va… J’avais assez confiance, c’est correct. Claude est vieux, il a 47 ans même s’il n’en a pas l’air. Je le disais à tout le monde sur le plateau (rires).



Filière 13
Après Les 3 p’tits cochons (2007), le réalisateur Patrick Huard propose l’histoire de 3 policiers qui vivent chacun un drame perso. Un super flic qui à mal au crâne (excellent Claude Legault), un relationniste qui ne supporte plus la vue d’un kodak (G.L. Thivierge) et leur chef parano (Paul Doucet) qui souffre du départ de sa femme. Mutés aux affaires banales par ce dernier, le duo tombe par hasard sur un acteur du scandale des commandites qui mène une vue princière et c’est au moment où ils entreprennent de le coincer que le film démarre véritablement. Truffé de gags qui font parfois rigoler et de moments très sympathiques dont la présence d’André Sauvé en psychiatre, ce film sans prétention qui oscille constamment entre drame et tragédie parvient hélas trop lentement à imposer son rythme. Notons la superbe trame sonore signée Beast.

** (CA)

1 commentaire:

annecampagna a dit…

Claude Legault un sex symbol...olala. cute,joli,mais bon, en terme de sex symbol masculin, j'en ai déja vu des pas mal plus pétards au québec, je pense a guillaume lemay thivierge par exemple, la un pétard, j'aurais dit ben oui.